À PROPOS DES VRAIES "MIKADO PLM"

        Chers clients et amis, vous vous interrogez à propos des particularités visibles sur les machines réelles. Je vais tenter d’éclairer votre lanterne à partir de mes propres recherches, entreprises au début des années 2000 avant la production  de mon modèle MÉCANIC TRAINS.

Z’ont ignoré mes photos et mon bla-bla (si t’as pas l’âge, t’existe pas. Hé les mecs, y’a eu mai 68). C’est quand même le bouquin qu’il faut pour (presque) tout savoir sur les « douze-cent »

     Les machines de cette série ont conservé leur numéro d’ordre, quelle que soit leur lettre d’indice (C, D, E et F). Considérant la période SNCF, sur les 680 machines,  106 sont restées avec l’immatriculation « 141 C » jusqu’à leur réforme. Elles ont conservé leur cheminée simple. Les deux chapelles d’introduction sont présentes sur la chaudière, sous le 1er dôme côté droit. Quelques-unes ont reçu des écrans pare-fumée.

     « 141 D » = 136 machines équipées d’un appareil réchauffeur et qui n’ont pas été transformées en « E » ou « F ». Elles ont également conservé leur cheminée simple. Quelques-unes ont reçu des écrans pare-fumée.

     « 141 E » = 444 machines, ex-141 C ou D ayant été transformées pour améliorer leur rendement. Opérations effectuées de 1940 à 1952. Eléments visibles : cheminée double, présence d’un appareil réchauffeur, écrans pare-fumée (« grands » écrans la plupart du temps, mais quelquefois écrans « petits », voire pas d’écrans). En cas de réchauffeur Dabeg, l’une des 2 chapelles est le plus souvent reportée côté gauche (ex. E 435), mais parfois elle reste à droite (ex. E 388)

     « 141 F » = 195 machines, ex-141 C, D ou E ayant - en plus de la transformation en « E » - reçu l’amélioration de leur système de rappel du bissel avant, par plans d’appuis plus inclinés et pose de plaquettes de frottement en acier nitruré. Opérations effectuées de 1952 à 1958. Pas de différence visible extérieurement par rapport aux 141 E, si ce n’est que l’immatriculation et la constatation que les « F » étaient le plus souvent équipées du réchauffeur ACFI et de « petits » écrans pare-fumée, et les « E » le réchauffeur Dabeg et de « grands » écrans. Avec le réchauffeur ACFI, l’une des 2 chapelles est parfois reportée côté gauche (ex. F 282, 612).
    
     Attention : sur la page 33 du bouquin, il est écrit : « Toutes les 141 F furent dotées de tenders 28A ou 30A provenant des Pacific réformées 231B, D, E puis G ». Ne pas tenir compte de cette affirmation. Si ce fut effectivement le cas avec des machines affectées dans des dépôts ayant besoin d’accomplir de longs trajets sans approvisionnement (ex. : Annemasse, Veynes, Alès, Clermont-Ferrand…), de nombreuses 141 F – notamment celles mutées à la région Sud-Ouest – restèrent « mariées » à des tenders 25 A.

 

MACHINES MUTÉES SUR LA RÉGION SUD-OUEST

     A partir de fin 1951, des 141 E des dépôts de Besançon, Dole, Nevers, Paray-le-Monial et Roanne sont mutées aux dépôts de Montluçon et Périgueux. De 1956 à 1958, le dépôt de Capdenac reçoit à son tour 25 « Heu » en provenance des dépôts d’ Annemasse, Badan, Besançon, Dole, Paray et St Etienne. Dans le même temps, l’effectif de Périgueux est augmenté : le parc comprend 10 « Heu » et 23 « Effe » au 1er janvier 1960. 
     Sur ces machines, ce que l’on pouvait observer de différent était l’allongement de la toiture de l’abri. D’autre part, la porte de boîte à fumée était systématiquement remplacée par une porte « OCEM ». L’éclairage électrique fut généralisé, avec pose de phares unifiés et d’une turbo-dynamo « Silec ». La réhausse de la trémie des tenders 25 A était modifiée : celle d’origine était remplacée par une semblable à celle des tenders 30 A, et de part et d’autre à l’avant était posée une tôle inclinée. Ces modifications étaient réalisées au cours des levages aux ateliers du dépôt de Montluçon (141 E à partir de 1951) puis  Vierzon (à partir de 1954), mais aussi Limoges et aux ateliers de Nevers-Vauzelles (sortie de grande révision de la dernière : 141 F 10 / tender 25 A 675 de Périgueux, le 25 janvier 1960). La 141 F 282 de La Cité du Train est tout à fait représentative de l’aspect des « Mikado PLM » mutées au Sud-Ouest.
Modèle avec toiture d’abri rallongée: « modèle 141 F 12 »

 

PORTES DE BOÎTE À FUMÉE

     Celle d’origine comporte un système de fermeture à volant central, une main courante située au-dessus de ce volant, et un support de fanal central en haut. Les charnières ont des fers plats qui se prolongent jusqu’au centre de la porte. Cette disposition est observable jusqu’à la fin des années 40. Ensuite le volant disparaît, le système d’origine étant progressivement remplacé par 7 taquets de serrage, disposés autour de la porte. A la fin des années 50 beaucoup de 141 E et la plupart des « F » ont reçu une porte « Ocem » comme évoqué plus haut pour les machines du Sud-Ouest. La porte « Ocem » a des bords plus arrondis. Elle possède les 7 taquets de serrage, et ne comporte pas de fers plats qui se prolongent, ni de support de fanal. La main courante se trouve à mi-hauteur.
Modèle de porte de boîte à fumée d’origine :   pbf 03
Modèle de porte de boîte à fumée « Ocem » :   pbf 09

 

LE « CERCUEIL »

     Dans les années 40, au début de l’application du TIA, le réservoir-mélangeur était installé sur la chaudière de la loco, entre les dômes. Il était enveloppé par des tôles reliant ces dômes, d’une esthétique discutable. Les cheminots appelaient ça « le cercueil ». D’autres locomotives reçurent le même équipement : beaucoup de « Pacific », quelques « Moutins » (241 A) et même des 140 J. Il fut progressivement démonté et le réservoir-doseur fut installé sur les tenders à l’arrière, mais certaines machines avaient encore le « cercueil » sur leur chaudière au début des années 60.    


CARRIÈRE DE QUELQUES MACHINES ET LEUR ASPECT

141 E 388  région Sud-Est. 1950 à 1958 : Roanne – janvier 1959 à septembre 1963 : Clermont-Ferrand, radiation 21 janvier 1964.
Aspect en état final : Porte de boîte à fumée d’origine, sans volant, avec taquets – grands écrans – réchauffeur Dabeg, mais avec 2 chapelles restées côté droit – éclairage électrique avec turbo-dynamo classique à droite de la boîte à feu – graisseurs mécaniques Bourdon + Bosch – tender 30 A
Photos : « Les Mikado PLM » page 35 et 148

141 E 372 : Région Sud-Est de 1946 à septembre 1950 : Lyon-Mouche - de septembre 1950 à mars 1956 : Besançon - de mars 1956 à juin 1960 : St Etienne.
mutée à Alès (Région Méditerranée) en juin 1960.
Aspect en état sur cette région, très probablement : porte de b.f. d'origine sans volant mais avec les 7 taquets de serrage, réchauffeur Dabeg, petits écrans, tender 30 A 
(pas trouvé de photo de cette machine pendant son séjour à Alès)
mutée à Montluçon (Région Sud-Ouest) le 20 septembre 1963, reçoit le tender 25 A 4. Radiée en décembre 1967
Aspect en état final sur cette région : porte de b.f. "Ocem", réchauffeur Dabeg, tender 25 A
photo sur "Les Mikado du PLM" page 119

141 F 76 région Sud-Est, de 1944 à mars 1946 : Badan – de mars 1946 à juin 1952 : Lyon-Mouche – de juin 1952 à mai 1960 : Annemasse – de mai 1960 à septembre 1963 : Clermont-Ferrand – radiation 21 janvier 1964.
Aspect en état final : Porte de boîte à fumée d’origine, sans volant, avec taquets – petits écrans – réchauffeur ACFI – éclairage électrique avec turbo-dynamo classique à droite – tender 30 A
Photos : « Passion vapeur » page 70, et « Les Mikado PLM » page 165 (c’est la même photo)

141 F 309 : région Sud-Est, de 1944 à mars 1946 : Dijon – mars 1946 à mai 1954 : Besançon – mai 1954 à janvier 1957 : Clermont-Ferrand – janvier 1957 : mutée à Périgueux (région Sud-Ouest) – octobre 1966 : mise en AA à Montluçon – radiation 30 juin 1967.
Aspect en état final : Porte de boîte à fumée « OCEM » – petits écrans - réchauffeur ACFI – éclairage électrique avec turbo-dynamo « Silec » côté droit – graisseurs mécaniques Bourdon + Bosch côté droit - tender 30 A avec tôles inclinées de part et d’autre de la réhausse
Photos :  « Les Mikado PLM » page 181

141 F 299 région Sud-Est de 1944 à mars 1947 : Laroche – mars 1947 à janvier 1955 : Paray-le-Monial – janvier 1955 à décembre 1959 : Chambéry – décembre 1959 à juin 1962 : St Etienne – juin 1962 à janvier 1964 : Alès (région Méditerranée) – janvier 1964 : mutée à Périgueux (région Sud-Ouest) – mai 1967 : Montluçon -  radiation 29 mai 1969.
Aspect en état final : Porte de boîte à fumée « OCEM » – petits écrans – exceptionnellement pour une machine mutée au Sud-Ouest, la toiture de l’abri n’a pas été rallongée, et une grille pare-caténaire est présente à la place - réchauffeur ACFI – éclairage électrique avec turbo-dynamo « Silec » côté droit – graisseurs mécaniques Bourdon + Bosch côté droit - tender 30 A avec tôles inclinées de part et d’autre de la réhausse
Photos : « Les Mikado PLM » pages 174,179 et 182

                                            Eric Seibel – janvier 2017

 
QUELQUES PHOTOGRAPHIES DES VRAIES "MIKADO PLM"

La 141 C 257 (du dépôt de Dole) à Mouchard à la fin des années 40. Exemple d’une machine n’ayant encore bénéficié d’aucune amélioration, jugez plutôt : pas de réchauffeur, même pas d’injecteur « toujours en charge ». Ce sont encore des « Sellers », dont on distingue les tuyauteries sortant de la paroi frontale de l’abri et allant aux chapelles. Pas de graisseur mécanique. Cheminée simple d’origine. Mais la carrière de cette loco ne prendra pas fin dans cet état, elle sera transformée en « E » puis en « F », et sera radiée à Clermont-Ferrand le 3 mai 1966. (DR / Coll. Seibel)

 

Des « arpètes » posent devant la 141 C 182 au dépôt de Dole en 1940. Unique exemple à ma connaissance d’un échappement différent avec une cheminée semblable à celle des 141 TC Nord (ou encore 150 P), avec la pointe en avant, ce qui faisait dénommer cette loco « La douze-cent avec la cheminée à l’envers ».  (Informé de la préparation du bouquin, j’ai proposé ce document aux auteurs. Jamais eu de réponse) La porte de boîte à fumée est d’origine. Sous le 1er dôme et l’axe du régulateur, on distingue la chapelle d’introduction avec sa tubulure venant de la pompe Dabeg. Tender 25 A avec réhausse en planches par-dessus la réhausse de la trémie, pour pouvoir mettre une ou deux bennes de charbon en plus. Ce bricolage était toléré et très répandu sur la région Sud-Est. Mais lorsque leur machine était expédiée à Marseille (aux ateliers ADN de La Capelette) pour une grande révision, l’équipe titulaire récupérait ces planches et leurs ferrures. En effet, les tenders 25 A (dénommés « culs de singe » à Dole, « Louis XV » à Ambérieu) partaient en révision ailleurs et n’étaient pas « mariés » ensuite aux mêmes locos. (DR / Coll. Seibel)

 

La 141 E 595 du dépôt d’Ambérieu, à Thonon-les-Bains vers 1950. Mécanicien Christian Mésonny dit «Kiki », chauffeur Fernand Piralla. La porte de boîte à fumée est d’origine, mais le système de fermeture à volant central est déjà remplacé par les 7 taquets de serrage autour. Equipée du réchauffeur Dabeg, il ne reste qu’une chapelle côté droit. La machine n’est pas encore pourvue de graisseur mécanique. Un fanal classique à pétrole côté droit, et un fanal électrique autonome côté gauche, selon une disposition très répandue à l’époque sur les machines de toutes les régions. Tender 25 A. (Photo André Renaud / coll. Dominique Buraud)

 

La 141 F 49 du dépôt de Clermont-Ferrand dans les années 50. Reliant les deux dômes, le « cercueil » est encore en place. On peut aussi remarquer une turbo-dynamo de grande taille et inhabituellement placée côté gauche. (DR / Coll. Seibel)

 

 

Sur RMF N° 381 de juillet/août 1996, un article d'Eric Seibel, de 36 pages, explique comment construire un modèle de 141 C, D, E, F de la SNCF à partir de pièces Jouef.